En remontant de Mauritanie j'ai eu la chance de rencontrer de joyeux drilles rentrant d'AFRIQUE NOIRE. L'un d'entre eux m'a demandé le texte (d'époque) d'un délire saharien vieux de quelques dizaines d'années. En voici une copie ci dessous.
COMMENT SABOTER UN RAID Au-delà de la vie en couple et de la vie entre équipiers : la vie en groupe
Les recettes ne manquent pas pour pourrir la vie d’un groupe, mais certaines sont particulièrement efficaces, en marge de chaque paragraphe nous pourrions mettre quelques noms… pourquoi pas le mien. NOBODY IS PERFECT EXCEPT THE CAPTAIN.
Au premier contact, bien souvent dans la zone d’embarquement, ne saluez personne, restez dans votre voiture à faire la gueule comme si vous voyagez sous la contrainte, c’est bon pour l’ambiance.
Au passage des frontières ou des contrôles allez-y de grands éclats de voix et de grands éclats de rires. Soyez particulièrement exubérants et bruyants en présence des fonctionnaires. Laissez tourner votre moteur pour bien indiquer que vous êtes pressés. Vous pouvez aussi mettre la musique à fond ! Faites tout pour vous faire remarquer, nous gagnerons du temps.
Ne préparez rien sérieusement, veillez à manquer de tout et en toutes occasions, à demander du sel, du sucre, du feu, de l’eau… vous verrez, le premier jour ça se passe moyennement, et par la suite ça se dégrade plus vite que prévu. Si un oubli est courant, les sollicitations à répétition finissent par lasser.
Ne changez que peu d’argent les autres vous dépanneront, c’est la bonne formule pour ne pas se retrouver avec des restes de monnaies étrangères après le voyage, vos amis collectionnent certainement les monnaies, eux. Ayez le minimum d’argent sur vous au cas ou vous seriez agressé : les autres feront les banquiers. Ne retirez pas dans les distributeurs avec votre C.B, la machine risque… de vous la garder, celle des autres non !
Entretenez l’esprit de clan en faisant bande à part et en créant un sous-groupe dés le premier bivouac. C’est la manœuvre indispensable du semeur de zizanie, vous aurez ainsi des oreilles attentives le jour ou vous déciderez de contester l’itinéraire prévu.
Isolez vous systématiquement du bivouac, je ne suis pas pour autant un fana de la promiscuité, il est sur que nous ne pouvons pas empiler les voitures, ni non plus monter les tentes les unes sur les autres (le désert est grand) mais ce n’est pas une raison pour implanter un bivouac ou l’ on doit se déplacer en voiture pour aller saluer les voisins. (sinon voyagez seul)
Le matin au bivouac, pendant le petit déj. Faites tourner le moteur de votre bagnole longtemps à l’avance pour recharger les batteries. La brume matinale des gaz d’échappement ravira vos voisins bercés par le vroum-vroum de votre échappement "compét" .
Tenez vous loin des actions collectives, par exemple, quand il faut aider un participant en difficulté, compatissez à la VHF car vous êtes, bien sur, trop loin pour intervenir. Engueulez les maladroits qui poussent votre voiture en mettant leurs mains sur vos vitres car ça laisse des traces ! En cas de besoin de remorquage attendez que les autres sortent leur sangle ou leurs plaques.
Gardez bien vissés dans vos oreilles les écouteurs de votre baladeur iPod dernier modèle, les autres n’ont qu’à parler plus fort s’ils ont quelque chose à dire. Vivez votre isolement à fond, vitre fermée et clim à fond, c’est ça le désert !
Réglez au minimum le volume sonore de votre moyen de communication, les autres ne racontent bien sur que des sottises. Vous ne serez pas informé d’éventuel danger sur la piste ou d’un renseignement, ça fera une occasion de plus de râler. Convenez d’une fréquence secrète réservée «clan » afin de ne pas subir les échanges sur la fréquence du groupe. Les autres n’ont cas répéter et puis ce que vous dites ne les regarde pas… et ce qu’ils disent n’a aucune importance.
N’allez jamais faire les courses (pain et eau) restez le cul dans votre voiture, dites que c’est pour garder les bagnoles ! Les autres aiment tant faire les « boys ».
Choisissez une tête de turc à qui vous ne manquerez pas d’envoyer régulièrement quelques moqueries biens vaseuses. Dès qu’il s’éloigne ne manquez pas de lui tailler une veste (à lui et à sa voiture).
Critiquez, les autochtones, leur pays, les participants, leur conduite, leur bagnole et surtout n’oubliez pas l’organisateur (qui bien souvent est « blindé ») Ironisez sur les autres groupes rencontrés, ça défoule. Méprisez le guide. S’il est imposé, le pauvre bougre y est certainement pour quelque chose, pensez à faire de l’humour sur son pays… branchez le sur des sujets politiques ou religieux.
Ne vous intéressez jamais à la navigation sauf pour la dénigrer.(ça occupe le retour sur le bateau) Ne regardez jamais les cartes afin de pouvoir proposer des parcours aussi inédits que farfelus.a
Roulez toujours en dehors des traces en zigzaguant et en les multipliant pour distraire ceux qui vous suivent.
Proposez toujours mieux que ce qui est prévu…mais à posteriori. (C’est plus facile) Si le bivouac est proche d’une ville, filez en douce avec votre clan au restaurant en larguant le reste du groupe ou essayez d’ imposez le restau, l’hôtel ou le camping à ceux qui n’en ont aucune envie. Ne participez jamais aux discutions concernant le raid, afin de pouvoir mieux les contester par la suite. Pensez à poser la question qui tue : qui a décidé des dates et qui a tracé le parcours ? Si la météo est mauvaise, vent de sable entre autres : insistez pour savoir combien de jours cela va durer !
Ne proposez jamais de service à qui que ce soit, sauf à votre clan. Gardez un comportement tribal. Cachez bien vos affaires de peur qu’un malotru ne s’en serve. Servez vous de celles des autres : Ils les ont apportées pour vous.
Prenez systématiquement le siège des autres, ils sont jeunes et peuvent rester debout et de toute façon le votre est mal placé et il faudrait vider toute la voiture pour le sortir.
Ne proposez jamais de faire chauffer de l’eau pour le café : attendez, il y a bien un couillon qui va le faire, attendez, attendez et si vous possédez un frigo ne le prenez pas vous trouverez bien de la place dans celui des autres.
Critiquez l’emplacement des bivouacs, les hôtels, la bouffe et les cabines du bateau, le choix du parcours… ça fait connaisseur !
En fin de journée, quand tout le monde est plus ou moins fatigué, monopolisez la C.B/VHF pour demander toutes les cinq minutes combien de kilomètres allons nous encore faire avant le bivouac et pendant combien de temps…et pourquoi là et pas ailleurs… que vous ne connaissez pas mais qui est forcément mieux.
Au moment d’implanter le bivouac, s’il faut chercher du bois pour le feu du soir, trouvez vous une occupation urgente et importante.
Pensez tous les soirs à suggérer un itinéraire différent de celui prévu pour le lendemain car on vous a dit que….
En toutes occasions, saoulez nous avec le « raid machin » qui restera le plus beau souvenir de tous vos voyages, conservez comme un diplôme l’autocollant «Raid super blaireau 1900 : J’y étais »
Arrangez vous pour être à la traîne au moment de partir, les autres n’ont cas attendre… vous êtes en vacances VOUS.
Et surtout les deux derniers jours soyez particulièrement vindicatifs, montez la pression, exploitez à fond tous les avis divergents, au besoin créez en ! En fin de raid quittez le groupe sur un éclat pour rentrer tout seul comme un grand…. Dès que vous apercevrez le goudron, vous n’avez besoin de personne : VOUS !
La solitude n’a d’intérêt que lorsqu’elle est vécue en… communauté. Calagan tome 1 En ces temps géopolitiquement agités animez les discutions avec les possibilités d'attentats , d'agressions etc !
JO Palmette Maj 01/04/18
_________________ A quand le prochain départ?
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